Actualité mise à jour le 04 Juin 2018
-Publié initialement le 01 Juin 2018
« Le
Cameroun face aux défis du changement climatique : quel bilan des actions
d’adaptation et d’atténuation dans les secteurs de l’agriculture et de
l’énergie depuis l’accord de Paris de 2015 ? quelles implications pour le
citoyen ». Tel est le thème de la conférence organisée ce 01 juin 2018 Ã
18h, à son siège à Yaoundé, par l’Agence Française de Développement (AFD).
Les défis de l’adaptation
aux changements climatiques sont nombreux, dans un monde en proie à de
nombreuses mutations climatologiques à l’incidence avérée sur la vie des êtres
humains. Ngono Françoise, jeune exploitante agricole, propriétaire de 10 Ha de
cacao et panéliste à cette conférence, mesure déjà l’impact des changements
climatiques sur sa cacaoyère du fait du dessèchement des plants, causé par l’allongement
de la saison sèche. Un problème que le Professeur Armathé Amougou, Directeur de
l’Observatoire sur les Changements Climatiques, qualifie, pendant l’échange, de
phénomènes nouveaux, en l’occurrence les feux de brousse et d’autres facteurs
qui créent des problèmes dont le coût n’est pas évalué. Ces facteurs et bien d’autres,
à l’instar du dérèglement du calendrier agricole entrainent, selon Georges
Nkami, spécialiste socio-environnemental du Programme National de Développement
Participatif (PNDP), la baisse des rendements, la perte de motivation qui
conduit inexorablement à l’exode rural. Autant d’éléments que les différents
diagnostics réalisés lors de l’élaboration par le PNDP, pour le compte de la
commune, des Plans Communaux de Développement (PCD) permettent d’identifier.
Des pistes de solutions existent,
déjà au PNDP à travers le Projet de gestion durable des terres (PGDT) qui s’est
achevé et le projet REDD+ en cours de réalisation ou encore au ministère de
l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) qui, comme l’indique Ndioro
Jean Paul, Point focal changements climatiques, a réorganisé tous ses projets
pour intégrer cette problématique. Mais, qu’il s’agisse des pistes ouvertes Ã
l’échelle du PNDP ou de celles préconisées à un niveau plus élevée par l’Etat, Ã
travers le ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MINEPDED), la
question majeure du financement est centrale. Qu’on en juge : 27 132
milliards de FCFA sont nécessaires pour la mise en œuvre de la Contribution
Déterminée Nationale (CDN), élément intégrateur de la stratégie nationale
climat du Cameroun, selon Timothée Kagombe, Coordonnateur National CDN-Cameroun.
Plus que la question du financement, c’est celle de l’accès à l’information et
du partage de celle-ci qui est primordiale, du point de vue de Théodore Nsangou,
Directeur Général de Electricité du Cameroun (EDC).
EDC, puisqu’il s’agit
d’elle, se préoccupe de recueillir l’information utile à la production des
débits d’eau pour les barrages, mais les données ainsi transformées en
informations peuvent être utiles à une ''cacaocultrice'' comme Françoise Ngono, pour
une anticipation des risques culturaux. D’où la nécessité de multiplier les
échanges d’informations, de faire descendre l’information au niveau des
producteurs en parlant leur langage, pour que la question des changements
climatiques cesse d’être une affaire savante réservée aux seuls initiés.