Le satisfecit de la mission burundaise venue apprendre au Cameroun

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Publié initialement le 10 Fév. 2020


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Le satisfecit de la mission burundaise venue apprendre au Cameroun

Le satisfecit de la mission burundaise venue apprendre au Cameroun

Une délégation du comité interministériel chargé de la préparation du projet d'appui aux communautés d'accueil et des réfugiés dans les régions du Nord-Est du Burundi (CIPP) vient de séjourner dans les villages Moïnam, Abo Botila et Gado-Badzéré dans la région de l'Est Cameroun.

« Nous sommes satisfaits et impressionnés de ce que nous avons vu au Cameroun, au terme de notre visite de terrain. Tout d'abord, au sein des communautés, nous avons constaté que les réfugiés vivent harmonieusement avec les camerounais et ensuite dans les sites, ces mêmes refugiés sont encadrés par le HCR et tout se passe sans incident majeur. Nous avons été frappé par le fait que les terres soient données aux réfugiés par les populations hôtes sans la moindre contre-partie, et à notre avis, c'est une belle leçon et que nous allons implémenter en la réadaptant à notre contexte et selon nos réalités au Burundi afin que nos populations autochtones et réfugiés trouvent entière satisfaction. En somme, le Cameroun est un bel exemple en matière d'accueil et d'encadrement des crises humanitaires ». Ces propos laudateurs sont exprimés par Samuel Ndayisenga, Directeur général de l'Office national de protection des réfugiés et apatrides (ONPRA) et par ailleurs président du Projet d'appui aux communautés d'accueil et réfugiés dans la région du Nord-Est du Burundi (CIPP). Le chef de la mission interministériel burundaise venue s'abreuver de connaissances et d'expériences en matière de développement local et d'encadrement des réfugiés au Cameroun.

 En effet, le 7 février dernier, ces mandataires du gouvernement burundais se sont rendus sur le terrain pour toucher du doigt le tact et le professionnalisme des pouvoirs publics camerounais notamment dans les villages Moïnam (Commune de Mandjou), Abo Botila et Gado Badzéré (Commune de Garoua-Boulaï). La particularité du Cameroun est que, les réfugiés sont gérés dans deux secteurs bien distincts. « Dans la région de l'Est, nous avons deux types de répartitions des réfugiés : ceux qui vivent au sein des communautés villageoises et qui assument leur autonomie et ceux qui vivent dans les sites d'accueil sous l'encadrement du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et ses partenaires. En ce qui concerne le Programme National de Développement Participations (PNDP), nous intervenons dans les villages à travers les Plans communaux de développement qui intègrent les besoins et problèmes des réfugiés qui vivent au sein des communautés d'accueil. Les réponses que nous apportons participent de façon globale au développement et facilitent l'épanouissement des réfugiés et populations hôtes. Lorsque nous agissons dans les domaine socio-économiques, toutes les deux parties sont positivement impactées », explique Claudine Ashetkuemun. La coordonnatrice du PNDP pour la région de l'Est au cours de cette descente de terrain, n'a pas caché à la partie Burundaise, le secret de la réussite de son pays.

Bien avant, Samuel Ndayisenga et Cie avaient déjà rendu une visite de courtoisie au gouverneur de la région de l'Est, le 06 février 2020.

Dans les villages Moïnam et Abo Botila, les communautés d'accueil et réfugiés vivent dans l'harmonie et la symbiose. « Chaque famille réfugiée bénéficie d'une parcelle de terre pour ses activités agropastorales. Nous avons pu construire une plantation communautaire et les bénéfices générés par ce projet nous ont permis d'établir les actes d'État-civil en faveur des enfants vulnérables (et orphelins NDLR). Nous avons construit un stade de football où nous nous amusons tous les week-ends. On ne se distingue plus dans la vie quotidienne.  L'on assiste même déjà à des mariages inter-communautaires », a renseigné le chef du village Moïnam.

Au village Gado-Badzéré dans la Commune de Garoua-Boulaï, les visiteurs burundais ont pu palper l'hospitalité légendaire reconnu au Cameroun. C'est le plus grand camp de réfugiés centrafricains du Cameroun. Plus de 25 âmes y vivent et bénéficient des appuis et de d'encadrement du gouvernement, du HCR et ses partenaires. La santé est gratuitement garantie à tous les réfugiés au Centre de Santé Intégré de Gado-Badzéré. Ses infrastructures et le plateau technique ont été renforcés pour accueillir tous les patients avec le recrutement du personnel et la création d'un comité de gestion avec des agents de relais communautaires. Côté éducation, la carte scolaire s'est élargie au niveau primaire et secondaire. Au de-là du recrutement massif des enseignants, de nouvelles salles de classe entièrement équipées ont vu le jour au grand bonheur des communautés d'accueil et réfugiés. Les questions hydrauliques préoccupent aussi bien. Des pompes à motricité humaine et des forages ont été construits pour alimenter toutes les populations en eau potable. Si l'on assiste depuis un certain temps à la chute drastique des financements et des aides humanitaires, point n'est besoin de rappeler que le gouvernement camerounais continue de jouer sa partition malgré le retour massif mais volontaire des réfugiés centrafricains. Le PNDP n'entend pas baisser les bras. En perspective, l'on annonce la mise sur pied de plusieurs projets visant l'amélioration des conditions de socio-économiques et l'accroissement de la productivité des ressources naturelles de base des populations hôtes et réfugiés avec l'exécution du financement additionnel dont le PNDP vient de bénéficier de la Banque Mondiale.

Il convient de rappeler que le séjour du CIPP à l'Est s'est achevé au campement Baka de Mayos dans la Commune de Dimako. La mission interministérielle du Burundi y est allée toucher du doigt, les œuvres du PNDP en faveur de cette couche sociale minoritaire et défavorisée dans les domaines de l'éducation, la santé, l'agriculture et l'économie.
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